L’imposition de nouvelles taxes américaines sur l’acier représente une difficulté supplémentaire pour le méga-projet gazier au Mozambique. Déjà impacté par des retards et des défis sécuritaires, son coût risque d’être considérablement alourdi par ces mesures, ce qui préoccupe l’industrie.
Le 14 octobre 2025, lors du Energy Intelligence Forum à Londres, Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, a exprimé ses inquiétudes concernant l’impact des droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium.
En augmentant ces tarifs à 50 %, l’administration Trump renchérit le coût des équipements essentiels à la construction d’infrastructures gazières, telles que les pipelines, les réservoirs et les charpentes métalliques.
Une analyse menée par EY suggère que cette décision pourrait entraîner une augmentation de plus de 5 % des coûts pour les projets énergétiques à l’échelle mondiale, y compris pour Mozambique GNL, dont l’évaluation initiale s’élève à 20 milliards de dollars.
Mené par TotalEnergies dans la province de Cabo Delgado, ce projet majeur est à l’arrêt depuis 2021, l’entreprise ayant été contrainte de suspendre ses activités suite à des attaques armées.
Bien que la situation sécuritaire se soit partiellement améliorée, Patrick Pouyanné a indiqué qu’une reprise des travaux n’est pas envisagée avant 2029. La hausse des prix de l’acier s’ajoute désormais à un environnement d’investissement déjà incertain et à la complexité logistique inhérente au projet.
Pour les entreprises du secteur, la pression sur les marges devient critique. Lorenzo Simonelli, le dirigeant de Baker Hughes, a estimé que ces tarifs douaniers engendreraient un surcoût de plus de 100 millions de dollars pour son entreprise en 2025.
Dans un secteur largement dépendant de chaînes d’approvisionnement mondialisées, cette politique protectionniste américaine risque de freiner davantage la réalisation des grands projets de gaz naturel liquéfié, dont Mozambique GNL, qui est pourtant vital pour le redémarrage économique du pays.
