
NAMCOR prévoit une production annuelle de plus de 2,5 millions de tonnes de gaz alors que la Namibie accélère sa stratégie de monétisation du gaz, le développement de ses infrastructures et son leadership énergétique régional.
S’exprimant lors d’une table ronde sur les stratégies de monétisation du gaz à la Namibia International Energy Conference, le 24 avril, Mtundeni Ndafyaalako, directeur du Développement et de la Production en amont chez NAMCOR, a présenté une approche à double volet adoptée par la société nationale pétrolière.
Le premier axe repose sur l’exploitation des cadres législatifs pour permettre un développement coordonné des infrastructures et favoriser la collaboration entre les opérateurs. Le second met l’accent sur l’expansion des activités d’exploration pour débloquer de nouvelles ressources.
« Nous avons lancé un projet de stratégie de monétisation du gaz afin d’aider à la fois le gouvernement et l’industrie à déterminer les meilleures façons de commercialiser le gaz. Grâce à nos évaluations, nous avons aujourd’hui une vision plus claire du potentiel de production et des diverses applications possibles », a déclaré Ndafyaalako, précisant que la stratégie vise à attirer de nouveaux acteurs et investissements en clarifiant les voies de monétisation.
Manfriedt Muundjua, directeur général adjoint de BW Kudu, a pour sa part insisté sur l’importance d’intégrer quatre piliers de contenu local — la formation, le transfert de compétences, les achats locaux et la propriété locale — dans le cadre général du développement gazier.
Muundjua a expliqué que BW Kudu place des stagiaires namibiens à chaque poste technique actuellement occupé par du personnel international, afin de soutenir le renforcement durable des capacités locales. Il a également souligné l’urgence d’investir dans l’aval de la filière et dans le développement des infrastructures.
« Nous avons déjà un partenaire prêt à investir dans l’aval et à nous rejoindre dès que la production de Kudu commencera », a-t-il déclaré. Il a ajouté que le forage de nouveaux puits est prévu pour octobre, en soutien à l’accent mis par NAMCOR sur la poursuite de l’exploration pour identifier de nouvelles réserves.
Paul Eardley-Taylor, responsable de la division Pétrole et Gaz pour l’Afrique australe à la Standard Bank, a souligné la nécessité de créer une « infrastructure parallèle » — potentiellement dirigée par des partenariats public-privé — dans le sud de la Namibie afin de pallier les pénuries d’énergie grâce à l’utilisation du gaz. Il a suggéré que les revenus pétroliers soient utilisés stratégiquement pour financer les infrastructures gazières et stimuler les marchés énergétiques locaux.
Eardley-Taylor a également évoqué une opportunité régionale plus large, estimant que la Namibie pourrait reprendre le rôle autrefois tenu par l’Afrique du Sud en tant que principal fournisseur d’énergie de la région, notamment grâce aux projets d’exploitation de minerais critiques qui sont prêts à payer une prime pour une alimentation électrique stable.
Parallèlement, Ian Thom, directeur de la recherche pour l’amont chez Wood Mackenzie, s’est dit confiant quant à la capacité de la Namibie à mettre en œuvre un Plan Directeur Gazier (Gas Master Plan) complet dans les neuf prochains mois. Alors que seulement 59 % de la population est actuellement raccordée au réseau électrique, Thom a souligné le potentiel du gaz pour accroître considérablement l’accès à l’énergie pour les secteurs résidentiel, commercial et industriel.
« La Namibie pourrait générer plus de valeur en exportant de l’électricité plutôt que du gaz brut, étant donné l’infrastructure limitée pour l’exportation de gaz et les coûts élevés liés à sa construction », a-t-il déclaré.
En perspective, la prochaine édition de la Semaine Africaine de l’Énergie (AEW) : Investir dans les énergies africaines — prévue du 29 septembre au 3 octobre 2025 à Cape Town — mettra en lumière les développements gaziers de la Namibie ainsi que les opportunités énergétiques à l’échelle du continent.
L’événement proposera des tables rondes, des présentations de projets, des signatures d’accords et des sessions de réseautage de haut niveau visant à connecter les projets énergétiques africains avec des investisseurs internationaux.
AEW : Investir dans les énergies africaines est devenue la plateforme incontournable pour les opérateurs de projets, les financiers, les fournisseurs de technologies et les gouvernements, et constitue désormais l’endroit privilégié pour conclure des accords dans le secteur énergétique africain.
Pour plus d’informations sur cet événement, visitez www.AECWeek.com.