Lors de sa participation à la Réunion ministérielle sur les carburants durables au Japon, la vice-ministre sud-africaine de la Science, de la Technologie et de l’Innovation, Nomalungelo Gina, a réaffirmé l’engagement de son pays envers les carburants durables et l’énergie hydrogène. Elle a souligné les efforts de décarbonation de l’Afrique du Sud, un pays dont l’économie a été historiquement très dépendante du carbone.
La vice-ministre a insisté sur la nécessité de la coopération internationale pour réussir cette transition.
« L’objectif est d’utiliser cette plateforme de dialogue pour intensifier nos efforts, en phase avec la dynamique mondiale autour des carburants durables, en collaboration avec les pays concernés et les organisations internationales », a déclaré Mme Gina.
Elle a rappelé que les carburants durables (ou Sustainable Aviation Fuels, SAF) sont un élément essentiel de la stratégie nationale de décarbonation. Ils visent à alimenter les transports, les industries et l’économie tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en honorant les engagements climatiques du pays.
Le rôle central des politiques publiques et de l’innovation
Mme Gina a mis en évidence les cadres politiques solides déjà en place, citant notamment le Cadre réglementaire des biocarburants (BRF), et a insisté sur l’importance du soutien à l’innovation.
Selon elle, le déploiement de politiques et de cadres réglementaires robustes est la clé pour accélérer la production et l’usage des carburants durables. Ces efforts doivent s’accompagner d’un renforcement de la recherche, du développement et de l’innovation pour réduire les coûts et déployer des infrastructures cruciales, incluant les technologies de capture, d’utilisation et de stockage du carbone (CCUS).
Priorité à l’hydrogène et stimulation de la demande
L’Afrique du Sud ne se limite pas aux biocarburants et étend ses efforts au domaine de l’hydrogène. La vice-ministre a souligné que la création de chaînes d’approvisionnement et de projets transfrontaliers est vitale pour garantir une circulation fluide des carburants durables, renforçant ainsi la sécurité énergétique et la résilience économique régionale.
Lors de la 7ᵉ Réunion ministérielle sur l’énergie hydrogène, Mme Gina a abordé le thème de la “Création de la demande”, insistant sur l’importance d’équilibrer l’offre et la demande de cette énergie.
« Bien que les chaînes d’approvisionnement pour l’hydrogène et ses dérivés progressent à un rythme impressionnant, leur succès à long terme dépendra de notre capacité collective à générer et à maintenir la demande », a-t-elle expliqué.
Les initiatives sud-africaines comprennent l’établissement de “vallées et pôles hydrogène”. L’un des projets phares est le Platinum Valley Initiative (PVI), une version sud-africaine de la « Vallée de l’hydrogène », qui s’étend jusqu’au port de Richards Bay. Ce corridor vise à décarboner des secteurs difficiles (sidérurgie, chimie, ciment) et à promouvoir la mobilité hydrogène (bus et camions miniers).
Afin de stimuler la demande, des incitations fiscales ont été introduites via la Loi n° 42 de 2024 sur la modification des lois fiscales. Ces mesures encouragent la fabrication locale de véhicules à énergie nouvelle, y compris ceux fonctionnant à l’hydrogène, dans le but de créer un marché robuste pour la mobilité électrique et hydrogène.
Vers une transition juste et inclusive
En conclusion, Mme Gina a plaidé pour une transition énergétique inclusive et équitable, insistant sur la nécessité de baser le futur énergétique sur la justice et la transformation sociale.
Elle a affirmé que la formation, la reconversion et le transfert de connaissances sont essentiels pour créer des emplois, développer de nouvelles industries et dynamiser les communautés à travers le monde.
Le déplacement de la vice-ministre au Japon s’inscrit dans le cadre de ces discussions, notamment en vue de l’Exposition universelle Osaka 2025, un événement axé sur les innovations mondiales et les technologies de l’hydrogène. Elle y mène des discussions avec des responsables japonais sur la coopération, la stimulation de la demande et le développement des chaînes d’approvisionnement bilatérales, tout en abordant d’autres thèmes scientifiques (nanotechnologie, astronomie, etc)
