
Pour de nombreuses entreprises, l’idée de durabilité se limite encore trop souvent à l’installation de panneaux solaires. Pourtant, l’enjeu crucial réside dans la transformation du parc immobilier existant. La rénovation énergétique représente l’approche la plus concrète pour atteindre une efficacité optimale, répondre aux nouvelles normes environnementales et garantir la compétitivité à long terme des infrastructures déjà en place.
Pendant des décennies, la conception des immeubles a ignoré la nécessité d’économiser l’énergie : l’électricité était bon marché et facilement disponible, et la conservation des ressources n’était pas une priorité. Cette ère est révolue. Aujourd’hui, l’énergie est une ressource limitée, et l’efficacité énergétique est devenue une nécessité économique et environnementale absolue.
Dépasser la réticence : le retour sur investissement est réel
Un obstacle majeur demeure : la perception que les projets de modernisation sont trop coûteux ou irréalistes pour les structures anciennes. Bien que cette idée soit de plus en plus contredite par les faits, elle freine encore l’adoption des projets de rénovation.
La réalité est que les mises à niveau énergétiques génèrent un retour sur investissement (ROI) significatif. Elles se traduisent par une réduction des coûts d’exploitation, une nette amélioration de la performance environnementale et un confort accru pour les occupants.
Comme le souligne le Forum Économique Mondial (WEF), la rénovation est vitale pour exploiter le plein potentiel d’économies d’énergie du secteur, car « 75 % des bâtiments qui existeront en 2050 sont déjà construits ».
L’exemple du siège régional anglophone de Schneider Electric à Midrand (Gauteng) est éloquent. L’immeuble a enregistré des gains de durabilité impressionnants :
- 37 % de réduction de la consommation énergétique mensuelle.
- 34 % de réduction de la consommation d’eau.
- 32 tonnes de CO₂ évitées chaque mois. De plus, son installation solaire de 200 kWc en toiture permet d’éliminer environ 15 tonnes supplémentaires d’émissions de CO₂ par mois.
L’approche « Efficacité d’abord »
La rénovation énergétique va bien au-delà de la seule réduction des factures. Elle inclut l’intégration de Systèmes de Gestion Technique du Bâtiment (BMS), de compteurs intelligents et d’outils de contrôle automatisés. Ces dispositifs offrent aux gestionnaires une visibilité en temps réel sur la consommation, leur permettant d’intervenir de manière proactive.
En adoptant une stratégie d’« efficacité d’abord » (efficiency first), les bâtiments diminuent initialement leur demande énergétique. C’est seulement ensuite que l’on intègre les énergies renouvelables, ce qui permet de dimensionner un système solaire ou autre, plus petit, plus performant et, par conséquent, moins coûteux.
Le fait d’associer la durabilité uniquement aux panneaux solaires conduit souvent à des systèmes renouvelables surdimensionnés et inutilement onéreux, faute d’optimisation préalable. L’approche d’amélioration progressive est déjà adoptée par des leaders du commerce de détail et de l’immobilier commercial. Dans un cas, une première vague de rénovations a non seulement résolu des problèmes de gestion énergétique, mais a aussi ouvert la voie à l’ajout de contrôles intelligents — assurant, par exemple, l’extinction automatique des lumières après les opérations nocturnes.
En réinventant son parc immobilier à travers le prisme de l’efficacité, l’Afrique du Sud a l’opportunité de préserver son patrimoine, de réduire considérablement son empreinte environnementale et de créer des espaces de travail et de vie modernes, prêts pour les défis du futur.